Je crois qu’on tient un gagnant. La palme de la vacuité en BD pour cette fin d’année est décernée à – roulements de tambours – Mr Bilaaaaaaaal ! Remarquez, si ça ne tenait qu’à moi, il y a déjà un petit moment qu’on aurait dû la lui donner, plutôt que de crier au génie. Je développe.
Il y avait du vraiment bon dans son travail, au début. « Partie de Chasse » pour ne citer qu’un album, entre autres. Quand il dessinait les histoires écrites par un scénariste, il y avait quelque chose à se mettre sous la dent. Ah ben oui ! C’est pas parce qu’on a un joli dessin qu’on a de bonnes idées et qu’on sait raconter quelque chose d’intéressant ! C’est un métier, scénariste, et ce n’est pas pour rien. Il faut dire que c’est particulièrement pénible de devoir s’encaper, périodiquement, les mêmes personnages qui sont sensés en être d’autres, des histoires médiocres aux résonances insistantes… Excusez le cri du coeur. Mais alors, l’opus de cette année « Les Fantômes du Louvre » édité conjointement par Futuropolis et le Louvre itself, Mesdames, Messieurs, c’est l’apothéose ! D’ailleurs, ce n’est pas une BD. Mais c’est vendu par un éditeur BD et réalisé par un auteur de BD. Allez comprendre. Bilal a peint par dessus des photos imprimées sur toile ! Vous vous rendez compte de l’idée originale de fou ! On frise le génie absolu de l’étudiant d’Art en début de première année. Page après page, on a donc des photos d’oeuvres célèbres prises au musée du Louvre et Bilal a griffonné un personnage spectral par dessus. Il fait naître des fantômes qui se ressemblent tous : des lèvres charnues, du bleu, du blanc, quelques touches de pastel sanguine et le tour est joué ! Comme on ne fait pas un album avec juste quelques images, l’auteur a rédigé l’histoire de ces fantômes. S’il y avait un talent quelconque dans l’écriture, s’il y avait au moins quelque intérêt dans les récits, ça ferait passer la pilule. Mais non. Rien. Vide. Fade. Fantomatique !
C’est triste. Je reste pétrifiée devant la côte d’Enki, le prix que déboursent les collectionneurs pour n’importe quel croquis du dessinateur. Je ne comprends pas. Sans rire, avec le temps, Enki Bilal est à la BD ce que Bernard Werber est à la SF. Tout ça sent l’imposture. Un artiste qui ne se renouvelle pas, qui ne donne pas à réfléchir et qui ennuie, passe définitivement à côté de la définition même du mot « artiste ». Elevons-nous un peu, bordel. On attend de l’Art séquentiel et de l’Art en général autre chose qu’une réaction de lémurien amorphe et baveux s’exclamant : « Wah… c’est boooo… » Voilà quoi. Maintenant, observons gentiment les réactions béates de la presse tradi, se gargarisant et se pâmant devant un surrestimé de plus. Franchement. Circulez, il n’y a (plus) rien à voir.
Pas grand chose à ajouter si ce n’est que suis bien d’accord (et que je vais en retourner une bonne partie dès demain). et quitte à continuer à faire dans l’original, chouette blog, je vois qu’on partage pas mal de mêmes gouts (et un double bravo pour la citation Bukowskienne tout là haut)
Merci pour ce commentaire, ami libraire !
Et pour Bukowski : cheers !
Affirmatif mon colonel, Bilal c’est chiant comme une un week-end pluvieux. Et ça fait longtemps en plus. À part « la foire aux immortels », mais il a pas fait exprès. Pire que ses livres, c’est ses films, qui sont quand même moins pire que ses interview.
Jamais eu l’envie de voir une de ses interviews et j’ai bien fait visiblement !
et qu’en tu penses que Sfar le citait dans ces réalisateurs ciné préféré !! (au moment de la polémique sur les aides au cinéma) il se demandait pourquoi on empêchait Bilal de faire des films… et bien ouf heureusement car on a déjà ses BD !
Super article, merci, ça fait du bien !!
Je valide cette critique, et j’en suis bien triste!!!
Bonne découverte de votre blog 🙂
Merci ! 🙂
Bah c’est là où ça devient intéressant : ses interview justement. Honnêtement en lisant cet article je me suis d’abord demandé si ça servait à quelque chose de flinguer un auteur qu’on aime pas. J’ai tendance à préférer qu’on cause de ceux qu’on aime, question de sensibilité. Alors évidemment un gars comme Bilal, vu le prestige du bonhomme on peut y aller à coups de tronçonneuse, ça risque pas de l’égratigner plus que ça, donc y a pas de mal. Mais quand même, je me demandais.
Et puis ensuite je me suis souvenu de ses interview (ayé j’y viens^^) Et figurez-vous que je me rappelle avoir lu pas mal d’attaques de sa part, Au fil des années, le « génie » s’est pas gêné pour donner son avis sur les collègues. Moi qui lui vouaient une admiration respectueuse à l’époque, ça m’a quand même fait drôle de l’entendre expliquer que la ligne claire était une attitude infantilisante et indéniablement régressive, par exemple. Quand il balançait à Michel Polac qu’il n’était qu’un vieil aigri, c’était de bonne guerre (l’autre trouvait ses albums vulgaires ^^ ) mais s’en prendre au travail des autres dessinateurs en jugeant ce qui doit être l’avenir de la bd et expliquer qu’il incarne cet avenir, là il a pris la grosse tête.
Tout ça pour dire qu’à mon humble avis c’est pas forcément juste de s’en prendre à lui parce que la critique l’encense, après tout c’est surtout la faute à la critique non ? Mais puisqu’il hésite pas non plus à tacler injustement, on dira qu’il l’a pas volé.
Amen.
Bien sur que ça sert à quelque chose. Je lis des BD pour pouvoir en parler à mes clients, c’est mon métier. Il se trouve qu’à cette période on croule sous les nouveautés, littéralement. Quand on entend parler du « nouveau Bilal » de Noël, on en prend une grosse quantité. On le reçoit, on se pète le dos avec. On l’ouvre et on est en face de ça ?! Eh ben, ça énerve. Et ce qui m’énerve encore plus, ce n’est pas que Bilal soit super connu. Ce qui m’emmerde c’est l’exagération, la surrestimation, l’absence de mesure face à son travail. Il faut bien dire ce qu’on pense. Le blog n’est pratiquement fait que de critiques positives. De temps en temps, y en a un qui me fout hors de moi et qui ramasse.
Je comprends. D’autant plus que c’est aussi un peu beaucoup à cause de ceux qui prennent toute la place que les petits nouveaux n’ont quasiment aucune chance d’émerger.
Evidemment les éditeurs disent le contraire en soutenant que c’est aussi grâce à leurs vaches à lait qu’ils peuvent financer les petits veaux pas rentables.
J’avais pas compris que tu étais libraire en fait. ça rend ta sincérité plus précieuse du coups. Suffit de voir le nombre de gens qui ont relayé ton article sur facebook pour constater que tu dis tout haut ce qu’on est fort nombreux à penser.
LIBERONS LA PAROLE !
Pardon. Je m’emporte. 😉
Pour moi aussi, tu dis tout haut ce qu’on est fort nombreux à penser et c’est la richesse de ton blog. J’aime tes « coups de gueule » car justement ce n’est pas « flinguer un auteur » mais faire un travail de critique. Bilal son truc maintenant c’est la vente d’originaux super chers, why not, mais nous on peu dire ce que l’on pense de ses BD. J’aime tes colères saines et salutaires.
Ce qui m’agace chez Bilal, c’est son coté « culture officiel »… Je viens pour vous dire ce que sera le monde de demain, mais avec des dessins et dans des livres. Des livres que tout les gens qui ne lisent pas de bd adorent et que tout les gens qui en lisent détestent. Avec cette assommante manière péremptoire qu’on octroie aux auteurs d’avoir un avis sur » la chute du mur, la guerre en Serbie, le 11 septembre, l’élection d’Obama, la crise de la dette, le prix du carburant, la réduction de la taille du pénis chez l’homme, etc… »
Le plus sérieusement du monde et avec une économie d’humour et de recul sur lui-même, il donne un avis que je ne trouve pas plus intéressant que ce que pourrait dire ma grand mère… En gros: « Tout est affligeant, c’était mieux avant… et, ah oui… la guerre c’est dégueulasse et vous z’avez tout salopé la planète. »
Il n’y a pas de risque que cela change puisque que maintenant Bilal est intégré au marché de l’art et ses originaux se vendent une fortune. (donc on dit plus rien qui pourrait éloigner le bourgeois de l’achat)
Il ne dessine plus que des albums que pour vendre ses originaux sur le marché… Ce qui est son droit le plus strict et il a raison de le faire. Après qu’il dise que tout le reste c’est du caca pour justifier d’une hypothétique démarche artistique… Merde !
Take the money and run !
Je ne savais pas qu’il crachait sur ses petits collègues… Celle-là, c’est vraiment la meilleure… La Culture au rabais me fatigue… Si j’avais un voeu pieux à formuler, ce serait que les gens soient curieux et que, donc, ils ouvrent les yeux.
J’attendais de pouvoir feuilleter cet album (ça reste un album ?!…) Je ne m’attendais pas à ça, des illustrations et du texte d’accompagnement (elle est où l’histoire ?) Bon, certes, je suis assez réticent avec les « art-book » (c’en est un ?…) Disons que j’ai regretté en feuilletant de voir que ce n’est pas comme les autres bd Louvre ed. + Futuropolis… Ok, chaque bd, chaque projet apporte sa différence. Toute fois, ici, je suis resté surpris mais pas attiré.
Je confirme, la pile pour ce livre dans la librairie où je suis entré, était très haute !
L’histoire, c’est celle de fantômes d’inconnus dont on a rien à foutre. Est-ce que c’est un album… Là est la question. C’est quand même un projet en or à la base, être édité par Futuro et le Louvre, pour créer une histoire avec pour toile de fond le musée et ses oeuvres. Et le gars te pond un truc bâtard comme ça… Bon. Quand on voit ce qu’ont fait Nicolas De Crécy et Marc-Antoine Mathieu avec le même cahier des charges, le mec doit avoir une bonne réserve d’orgueil pour produire un truc pareil. Ce qu’il y a de plus beau dans ce bouquin, c’est les oeuvres d’Art prises en photo. On a qu’une envie, c’est que le fantôme se barre pour voir la richesse de ce qu’il y a derrière.
J’appelle les Ghostbusters sur le chant.
ce que j’aime chez bilal ?
les rares décors de scène de danse ou de théâtre le reste …non …
alors là je trouve complètement nul d’avoir fait ce livre avec un seul artiste pour accompagner plein d’oeuvres d’artistes différents…
après on aime ou pas : c’est une histoire de goût pour ma part. ^_^
Oui, tout est une histoire de goût. Seulement, quand on n’a pas un minimum de culture artistique et qu’on est donc dans l’incapacité de pouvoir comparer des artistes ou des oeuvres, je ne pense pas qu’on puisse revendiquer de quelconques goûts. Mais je glisse vers un autre débat !
Tout à fait d’accord Marie! Nous sommes très très loin de « Partie de chasse » ou des « Phalanges de l’Ordre Noir », et depuis longtemps hélas. Les bonnes idées, je pense qu’il en a, la capacité à les traduire sous forme de scénarios, probablement pas ou peu…
Jean-Pascal de Terres de Légendes à Toulouse
C’est comme une très bonne soupe. A force de la rallonger avec de l’eau, ça devient dégueulasse. Il faudrait qu’il change de recette. On est gavé là.
Merci pour ton passage, collègue !
la différence c’est que Partie de Chasse comme les Phalanges de l’Ordre Noir étaient scénarisés par Pierre Christin….
C’est d’autant plus dommage que la collection avait commencer avec des albums excellents qui offraient un réflexion sur l’art et la perception que nous en avons.
Je ne serais pas aussi dur que Marie sur la carrière de Bilal, pour moi il a su être un créateur complet intéressant. Même cinématographiquement, « bunker palace hotel » est un petit film de SF fauché, mais malin et bien foutu.
Mais ses dernières productions sentent la paresse, le manque d’implication, le j’menfoutisme le plus complet.
Après, je ne sais pas quelles sont les ventes actuelles de ses bouquins, mais chez moi, en dix ans, ça a presque été divisé par dix.
Dire à un artiste qu’il manque d’implication, qu’il est paresseux et je-m’en-foutiste… Je crois que tu es aussi dur que moi, Florent ! 😉
Ce livre n’est pas un album de BD…. Bilal est un peintre aujourd’hui et non un dessinateur. Je suis assez mitigée sur vos observations quant aux interviews qui dépendent aussi des journalistes (à ne pas l’oublier) et j’en ai lu de très intelligentes. Frapper sur Bilal c’est aussi convenu que de dire qu’Hergé était un facho. J’aime vous lire et je suis déçu de ce billet. On ne peut être d’accord sur tout. Amicalement…
Quand on produit une oeuvre, on se livre au regard des lecteurs. Si je trouve quelque chose mauvais pour ne pas dire emmerdatoire, je le dis. Est-ce que c’est convenu ? C’est vous qui le dîtes. Etre peintre, ça veut tout et rien dire. Ma grand-mère fait des aquarelles aussi, elle est peintre. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi mettre en opposition être peintre et être dessinateur.
Je ne comprends pas pourquoi on devrait taire un avis parce qu’il est négatif. Sincèrement. Et si ça fait réagir des gens sur mon blog, puis qu’ils découvrent d’autres auteurs à travers celui-ci, le pari est gagné.
Bien entendu, ce que je dis c’est que le débat Bilal est vu et revu…. Que ça fait venir des gens sur votre blog malheureusement parce que c’est Bilal…. et là c’est le serpent qui se mort la queue. Je dis rien entre le dessinateur de BDet le peintre, je dis juste qu’il ne s’agit aucunement d’une BD et qu’on ne peut traiter ce livre comme tel. Il n’y a pas de jugement de valeur ni sur votre avis ni sur un quelconque statut seulement on ne peut parler de scénario devant les aquarelles de votre grand mère non plus…. Bien à vous
Je comprends bien votre intention. Si vous avez parcouru le blog, vous savez que je ne m’arrête pas à de la chronique BD et que je vais voir ailleurs de temps en temps. Si l’ouvrage est proposé aux libraires spé BD, c’est qu’il y a tout de même des raisons évidentes.
Un débat vu et revu. C’est visiblement le cas pour vous. Ce n’est peut-être pas le cas pour tout le monde.
Le serpent qui se mord la queue. Si grâce à une critique négative du Bilal, les gens vont lire le blog et découvrir de nouveaux artistes de qualité, j’ai rempli ma mission de libraire, c’est tout. Je n’ai pas besoin de plus d’arguments que celui-là.
Mon envie, c’est ça. Proposer à lire. Susciter l’envie de lire. Et développer l’esprit critique. C’est ambitieux et c’est une histoire de conviction profonde.
« Don’t mistake lack of talent for genius », comme disait l’autre…
Oh ! Peter Steele ! 😉
Je ne suis pas contre la critique négative, elle assure une fonction de tri. Et dans le tri il faut bien jeter. Bien sûr elle ne peut être qu’une question de goût et il faut l’argumenter. Or qu’est ce que l’on voit ? Des classiques de la peinture sont recouverts par un artiste. Qu’est-ce que ça peut vouloir dire ? Que ces classiques sont dépassés, bons pour être effacés par une forme d’art plus vivante, « meilleure » ? Que des toiles de génie doivent être recouvertes par de nouvelles images elle même de génie peut on supposer. Or la diversité des œuvres choisies disparait derrière la répétition d’un même motif, d’une facture moins riche et issue de la répétition d’un auteur qui se plagie lui même. Le personnage bleu est issu de la célèbre femme bleue de la Foire Aux Immortels, mais ici sans corps, sans mise en situation par rapport à une histoire. C’est la déclinaison exsangue d’un succès commercial. Le convenu creux s’impose sur la mémoire de l’art. Non seulement je trouve cette démarche sans la moindre originalité, le vingtième siècle a été largement iconoclaste, mais il y a une infatuation qui déborde le ridicule.
Que certains aiment, pourquoi pas ?
Ca nous rappelle au passage que l’œuvre acquiert une signification en fonction de ce que le spectateur y projette…
Je ne pense pas que la démarche ait été iconoclaste. Ou alors elle l’est autant que la dame qui a « restauré » la fresque dans une église espagnole.
Non, sans blaguer, on peut essayer de trouver une tentative de démarche artistique là-dedans. Mais c’est tellement maigre, que ça fait sourire.
ça y est ! à force de cogiter j’ai trouvé un moyen de soigner ma culpabilité ! Parce que oui décidément Bilal m’a largué il y a déjà pas mal d’années et je l’ai tellement aimé que c’est encore douloureux de le formuler, et bien plus dur encore de lui en vouloir. Et voilà-t-il pas que tout à coups soudain m’est revenu en mémoire une interview d’Enki où il disait très exactement combien il était important pour lui de ne pas céder à la tentation de « faire du Bilal », précisément parce que c’était ce qu’on attendait de lui ! Et bien voilà ! Les critiques négatives sont aussi une bonne façon de lui rester fidèle. Désolé Enki, mais tu ne fais plus que du Bilal estampillé, homologué et pontifiant. Reviens, tu nous manques !!!! ^^
Je suis assez d’accord avec toi quant aux piètres qualités de scénariste de Bilal, et dois bien admettre qu’il ne se renouvelle pas énormément au dessin. Et pourtant, ses dessins me plaisent vraiment beaucoup, je suis donc d’autant plus déçu lorsque je m’ennuie à chacune une de ses dernières BD, et que ces lectures se résument au final à tourner les pages en regardant les cases.
Mais là, justement, ses dessins en dehors d’une BD, posés en transparence sur des œuvres que j’ai déjà eu l’occasion d’admirer maintes fois en vrai, avec pour seul but de raconter l’histoire d’inconnus plus ou moins proches de l’œuvre… bah, pour moi, ça marche ! (et pourtant, je suis peu souvent du même avis que ces « esthètes » de Télérama)
Comme quoi, les goûts et les couleurs, tout ça, tout ça… ;o)
Et tu ne te lasses pas de voir les sempiternels personnages, les mêmes couleurs, la même technique ?
Ca m’épate !
Moi ce qui m’épate, c’est le temps que tu prends pour répondre à chaque commentaire… 🙂 Rien à voir avec Bilal, donc. Mais j’ai bien le parallèle avec Werber, qui lui aussi mérite sa palme dans son genre…
C’est parce que j’ai le don d’ubiquité et autant de bras que Cthulhu a de tentacules. Ca me permet de faire plus de choses en même temps. 😉
sur FB ça en cause aussi (tout la faute à Marie !) :
Je peux pas voir la page…
Normalement, il faut rejeter toutes les fautes sur Warren Ellis ! Pas sur moi ! Ca y est il a déteint sur moi, le vieux bâtard !
Saleté de Face de bouc … Bon grosso modo tout le monde y expose le même sentiment qu’ici mais on y rappelle aussi un truc qui m’avait déjà été raconté et dont plusieurs témoignent : ceux qui ont rencontré Bilal venu donner un cours en école d’art ou bien en dédicace l’ont trouvé très très sympa, disponible, gentil et vraiment pas du tout pédant contrairement à ce que sa pontification actuelle laisse penser. Naturellement ça ne change rien à la déception que nous éprouvons tous sur ses travaux récents mais je trouvais important de rappeler que s’il dézingue parfois dans les interview, il a su aider pas mal de petits jeunes aussi.
Lorsque c’est toujours sur la même BD où je retrouve toujours les mêmes copies de Nikopol ou la Femme Piège dans toujours le même univers post-apocalyptique : oui ; sur ce support-ci, où la vie de ses perso’ s’inspirent de l’Histoire, je me suis laissé embarqué.
Un auteur reste un auteur. il a le droit de se fourvoyer, il a le droit de se planter et même à répétition. Ce qui n’est pas normal c’est que ce truc arrive finalement en librairie avec masse force de vente et grande pompe.
Malheureusement, c’est « normal » et c’est comme ça que ça marche… Tu es un auteur connu, tu peux te permettre de faire tout et n’importe quoi, les éditeurs te suivent. Par contre, si tu débutes et que tu as une excellente idée… Sors les rames, petit.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, les enfants.
de toute façon c est toujours la fin du monde .
Je veux dire on a besoin de s’ entredéchirer la gueule, c est comme ça .
faire une critique pas cool d’ un auteur, c est un peu détruire le travaille d’ une vie . Mais d’ un autre côté le mec a voulu sortir sa merde et s’ exposer au monde .
Tu prends ce que tu sèmes .
J’aime beaucoup ton commentaire surréalistico-philosophique.
//mais-où-vont-ils-chercher-tout-ça Oo
C’est bien ce que je craignais…
Bilal fait du Bilal et creuse le même sillon depuis des années.
Après avoir eu du mal à l’aimer, j’ai du mal à le quitter, mais il fait tout pour m’y aider, sympa.
Et moi aussi, je suis peintre (et philosophe, tant qu’à faire).
Voyez ! En un sens, je vous fais faire des économies, non ?!
😉
Rien à dire de plus.
Je suis une très grande fan et collectionneuse du Monsieur (des armoires pleines, des tableaux partout au mur, j’en passe et des meilleures).
Mais là, force est de constater que c’est de pire en pire.
Cela fait longtemps que je ne m’extasie plus, depuis bleu sang et transit?
Les dernières productions ont été bien bof; Oxymore fut tout juste commerciale; la toute dernière est désolante.
Un arrière goût d’avoir été trahie par son idôle…
Comme dirait un ami « il ferait mieux de se payer un scénariste ».
Snif…
merci Marie, pour cette critique qui prend tout son sens du fait que tu es libraire, Bilal est l’archétype de l’auteur « officiel » et subventionné qui ayant surexploité son filon bédé , s’est
crut autorisé a s’attaquer a la réalisation, domaine dans lequel il s’est magistralement vautré
(jetez un coup d’oeil sur ses films, pour ma part j’ai vu bunker palace hotel et immortel:
consternant !!), du coup, aigri de ses échecs retentissants, y’a qu’a relire ses interviews, il
est revenu sur ce qu’il considérait comme un sous-genre en chiant sur les autres au passage,
pas classe Enki, pour nous livrer chaque année une escroquerie graphique et de temps en temps une expo bidon pour vendre a des prix exorbitants ses originaux, n’étant pas spécialement fan de cet auteur, partie de chasse mis a part. Ce qui m’emmerde c’est que d’autres auteurs prennent le plis dont un que j’ai toujours adulé, Tardi, et qui commence a
sérieusement surproduire au détriment de la qualité, je parle même pas du film Adéle blanc-sec
pour lequel il a choisi le pire des réalisateurs et qui a laissé le fan que je suis dégouté, affligé !!
Donc merci Marie pour ta critique objective, je suis moi même auteur de bédé, du metier comme toi, pas étonnant qu’on se comprennent sur ce coup là !!
Mais, je t’en prie.
Je comprends ton parallèle avec Tardi, mais on est très loin de Bilal. Des auteurs qui se sont sclérosés dans leur propre dessin, il y en a énormément. Tardi en est un, Gibrat, Chabouté, Juillard, etc… Ce qui les « sauve », c’est que leur travail est toujours un travail d’artisan. Ils passent des heures le dos courbé sur une planche. Et puis il y a des histoires dignes d’intérêt. Je suis en train de lire le Tardi et je te le recommande. C’est un excellent album.
Perso j’ai vu tous ses films. Bunker Palace Hotel me plait énormément (comme quoi …). Les autres par contre … ^^
Au passage c’est hachement bien tes planches peebolow !!
Et bien, cet article et cette critique auront fait couler beaucoup d’encre.
J’ai pu feuilleter cet ouvrage, c’est se moquer du monde, honte aux éditions du Louvre et Futuropolis.J’ai longtemps aimé Bilal, mais là je suis déçu 😦
Une grosse opération marketing…
Beurk
Le problème est à mon sens plus général. En matière de culture on propose maintenant des produits tout comme ces pièces de théâtre ou ces livres qui sont jetés sur le marché à cause du nom ou de la popularité de leur auteur supposé en oubliant qu’on juge une oeuvre autrement que par une affiche ou un quatrième de couverture…
Absolument d’accord !
Marie, toi qui est libraire, auras tu le moyen d’ici un an de savoir le nombre d’exemplaires vendus de cet album de Bilal ?
Car comme le dit Rodolphe… je trouve que c’est la grosse honte pour les éditions du Louvre quand même !! d’accepter un album comme celui ci.
Merci pour tes messages Space !
Je pense que je pourrai avoir cette info en grattant auprès des bonnes personnes, mais ça serait confidentiel… 😉
OK tant pis, merci !
Le livre de Bilal est actuellement dans les 227 ème meilleures ventes sur Amazon, le produit formaté i-dé-al pour Noël au milieu des chocolats.
Par contre, Cages de Dave mckean que je ne connais pas est en rupture de stock… c’est malin la vie…. A+ de te lire.
Sans aucune capellovicissitude, félicitation quel buzz! 🙂
Merci ! 😉
Je suis sidérée par tant de critiques assassines, moi qui suis émerveillée par cet ouvrage !
Etant artiste plasticienne, j’ai toujours été très intéressée par le travail de plasticien de Bilal, plus pour « Bleu sang » notamment que par ses BD (mais c’est une question de goût personnel, je ne suis pas trop BD en général…) et ce nouveau projet m’enthousiasme vraiment. J’ai plus que hâte de voir l’exposition du Louvre.
Quant à se demander quand Bilal arrêtera de faire du Bilal, quel intérêt ? Moi j’aime son style, un point c’est tout.
Le fait qu’il provoque tant de réactions prouve au moins qu’il ne laisse pas indifférent…
Si je dis que j’ai fait de études d’Arts Appliqués, que j’ai été styliste et que je peins, ça donne plus de crédit à mon opinion ? Simple question.
Haha…. il est le où le bouton « j’aime » ?
;}
Elle ne vous a rien demandé sur vos études, je crois qu’elle a le droit d’aimer le bouquin et vous de le détester… Je vois pas l’intérêt de fusiller les gens qui ne sont pas d’accord avec ton avis… C’est un peu dommage…
Vous avez le droit de ne pas aimer. J’ai le droit d’aimer. Ne vous en déplaise.
Etre artiste ou pas n’a rien à voir là-dedans. Je ne l’ai pas préciser pour justifier mon point de vue mais pour indiquer que l’art fait partie de ma vie et qu’à ce titre, le travail des autres artistes m’intéressent au plus haut point.
Merci de respecter les opinions différentes de la vôtre sans sarcasme.
Pas de sarcasme (d’où le « simple question »). C’est vraiment mon cursus. Le travail des artistes m’intéresse sans doute au même point que vous. D’où mon exaspération. Je pense qu’un artiste peut rester lui-même en se renouvelant. Un artiste qui se copie-colle m’ennuie. Les recettes m’ennuient. Les systèmes m’ennuient. Pour moi, la stagnation n’est ni plus ni moins que la mort de l’Art.
Encore une fois, je respecte que vous n’aimiez pas. Respectez en retour que tout le monde ne partage pas cet avis…
Simple question : diriez-vous que Vincent Van Gogh s’est « copié-collé » toute sa vie ? Ou Soulages ? Les exemples d’artistes qui explorent la même voie toute leur vie sont innombrables.
Que n’aimez-vous pas exactement chez Bilal, son style ? Il a un style très marqué qu’il explore (et non exploite à mon sens) et c’est la marque des grands artistes. On peut passer toute une vie à explorer son propre style sans jamais en arriver à bout. C’est sa signature et c’est très rare d’en avoir une si forte.
Je ne pense pas que se « diversifier » soit forcément une preuve de talent pour un artiste. Elle peut conduire à la dispersion, ce qui est signe d’un manque d’identité et de talent artistique.
Je respecte votre avis.
Je ne dirai pas que Van Gogh s’est copié collé. Il a eu des sujets très différents et une palette immense de couleurs, mais c’est vrai qu’il y a une répétition dans sa technique, donc, il ne s’est pas renié. Soulages, c’est encore autre chose, on passe dans une autre partie de l’Art. Ses coulures abstraites nous emmènent ailleurs dans la réflexion. On quitte le figuratif. Mais vous voyez, je n’aime ni Van Gogh, ni Soulages…
Je n’aime PLUS Bilal (et c’est bon de faire la différence). Je suis lassée de revoir les mêmes visages, les mêmes physionomies, les mêmes histoires. Je n’apprends plus rien quand je regarde son travail. Oui, je trouve qu’il exploite sa technique. Toujours ces cheveux bleus, toujours ces corps diaphanes, toujours les mêmes formes, la même palette colorée. Quand on repense à la richesse de Partie de Chasse ou Les Phalanges de l’Ordre Noir, on peine à se contenter des répétitions. Je trouve que pour un grand artiste, mettre quelques touches de peinture sur l’Histoire de l’Art, c’est vraiment très court. J’ai besoin d’être fascinée en Art. Et, encore une fois, Bilal m’ennuie. Ca n’engage que moi.
Puisque vous aimez l’Art, vous devez connaître Dave McKean, je suppose. Il bosse pour la BD, plasticien, peintre et réalisateur également. Son travail est d’une très grande richesse, toujours renouvelée sans se renier. Malheureusement, son talent est peu connu en France.
Je ne suis pas du tout sensible au travail de Dave McKean… je trouve justement une trop forte dispersion dans son travail sans aucune unité et qui je m’inspire pas du tout.
Le travail de Bilal vous ennuie mais moi, il me fascine toujours autant et j’ai été juste EMERVEILLE lorsque je suis tombée par hasard sur son catalogue aujourd’hui. Je crois même que je vais me laisser tentée par la version en édition limitée, malgré son prix élevé. Alors pour moi, non ce n’est définitivement pas « Circulez, y’a rien à voir ». Bien au contraire !
Et oui, les goûts et les couleurs…
Oh ! Vous êtes en région parisienne ? J’en ai un à vendre !!! Héhé !
Oui, les goûts et les couleurs !
Bonjour Marie S,
Pour ma part je suis une inconditionnelle de Bilal.
Grand collectionneuse depuis le début, j’en ai des armoires pleines et les murs remplis.
Hélas, pour ce coup là, je suis entièrement d’accord avec Marie Rameau…
…
J’ai craqué et j’ai acheté l’album, le tirage de tête et le portfolio, car je sais qu’autrement j’aurais regretté.
Disons, qu’ils sont le témoignage de mon addiction, même si je n’aime VRAIMENT pas.
Maintenant, c’est clair, vous faites comme vous voulez, si vous aimez, personne ne pourra vous convaincre du contraire.
Pour info, comme j’ai un libraire BD « attitré » (chez lequel j’achète toutes mes BD), je lui ai simplement demandé de me commander le TT et le PF et il m’a envoyé un mail pour m’avertir de leur réception. C’est sûr que, vu le prix, tous les libraires ne commandent pas forcément…
Ce livre de Bilal, pour moi, c’est l’équivalent du travail d’un étudiant perdu en première année de beaux arts. J’ai du mal à croire qu’on puisse être artiste et ne pas s’en rendre compte. Je dis ça sans ironie mais avec bienveillance et pour tenter de comprendre. Mais tant mieux si ce livre vous émerveille, cela doit être agréable pour vous.
J’ai besoin que l’art me bouscule dans les profondeurs sinon j’ai l’impression que c’est du divertissement. Pas que je n’aime pas le divertissement mais j’ai besoin des deux.
Et j’aime Van Gogh et Soulage. Je lis actuellement l’album « automne » de Jon McNaught, ode à la beauté, et cela m’émerveille mais me dérange aussi, me bouscule, me fais rire intérieurement d’étonnement devant cette forme qu’il invente, presque pleurer.
Je respecte vos goûts, je suis quand même tolérante, mais j’ai un avis différent sur le travail de Bilal et je suis heureuse de pouvoir le partager ici.
Car je ne vois pas ce que fais Bilal à part happer et fasciner le regard dans ce livre ?
En quoi Bilal change votre regard sur le monde ?
Si votre critique avait été moins dure et catégorique, je n’aurais peut-être pas dit non… mais c’est non !
Haha ! C’est de bonne guerre !
Merci pour l’échange en tout cas !
En réponse à VENTURA : pourquoi acheter un ouvrage si cher si vous n’aimez pas ???? J’avoue ne pas trop comprendre…
En ce qui me concerne, je ne l’achèterai pas parce que je suis une inconditionnelle de Bilal (ce que je ne suis pas d’ailleurs) mais parce que c’est un réel coup de coeur.
Comme je vous l’ai expliqué: « chacun fait/pense ce qu’il veut ».
Pour ma part, je collectionne TOUT Bilal depuis de nombreuses années. TOUT. … Je ne vais pas « risquer » « un trou » parce que c’est mauvais. (je précise, au cas où ce ne serait pas clair: je collectionne TOUT Bilal…, sauf les originaux qui ne sont pas dans mes moyens…)
Si c’est mauvais, cela a aussi sa place dans ma collection. C’est signe que, même quelqu’un qui est (pour moi) LE plus grand dessinateur vivant, peut également être (pour moi) « à côté de la plaque ».
D’ailleurs, ça commence à être récurrent, ces derniers temps. J’aime de moins en moins depuis 10 ans.
J’ai d’autant moins honte/peur de l’affirmer haut et fort, que je connais TOUT ce que fait Bilal depuis le début, dans les moindres détails.
Rassurez-vous, le reste de mes BD, je les achète également par « coup de coeur »,…je ne suis pas totalement folle non plus, …y’a qu’avec Bilal que je craque !!!…
D’ailleurs je tiens à préciser que l’affiche promotionnelle (que j’ai également, car gentiment offerte par mon libraire) comporte une magnifique faute d’orthographe…
Le public BD a toujours été sujet à la collectionnite, au point qu’on parle souvent de fétichisme de la BD. Je trouve très rassurant de voir quelqu’un assumer pleinement cette obsession souvent décriée sans pour autant renoncer à un jugement critique, lucide et comportant un recul évident sur sa consommation. Un témoignage très précieux.
L’échange de points de vue entre Marie et Marie est en effet très intéressant. Cela soulève notamment une problématique emblématique du marché de l’art en général. En france nous sommes relativement connus pour avoir du mal avec les auteurs qui semblent sortir de leur « créneau » au point de paraître se disperser, ce que reproche Marie S. à Dave McKean. Cela tient à ce que notre représentation du grand artiste est pour beaucoup constituée de ces génies historiques où le talent le disputait à la folie sans qu’on puisse bien distinguer les deux. Quand un auteur s’enferme à vie et contre toute raison logique dans une même thématique, nous y voyons alors la preuve d’un être hors du commun ainsi que le gage de sa totale sincérité. Il y a d’ailleurs quelque chose de religieux dans cette perception car ça insinue aussi que c’est l’Art qui traverse l’artiste et non l’inverse. En toute logique, lorsque cet artiste démontre son libre arbitre, nous sommes tentés de nous méfier, voire de crier à l’imposture. (à l’exception de courants qui sont au contraire inscrits dans l’idée de rupture, comme les avant-gardes par exemple)
Cette perception un peu rigide et très française incite naturellement les artistes à se forger une identité forte et immuable dont ils n’ont aucun intérêt à sortir. C’est encore plus vrai en bande dessinée où la notoriété se forge généralement sur des séries au long court.
Quand on se demande si c’est une bonne ou une mauvaise chose que Bilal fasse du Bilal, la question est donc :
est-ce que nous aimions Bilal pour ses traits reconnaissables ou bien fait-il toujours les mêmes choses pour que nous le reconnaissions ?
Quand ces spécificités semblent de plus en plus se cantonner à une même gamme de couleurs, des personnages toujours identiques, une technique figée, on est en droit de s’interroger.
Bilal or not Bilal that is the question? Enki se fier? Pour ma part, après avoir beaucoup collectionné Bilal comme Ventura, j’ai osé le trou noir depuis près de 10 ans. La rage devant l’indigence des scénarios et du style est passée. Reste une certaine indifférence au rythme de ses dernières parutions.
« La rage devant l’indigence des scénarios et du style » +1.
Un immense peintre, mais qu’est-ce que les scénarios sont nuls !!!!…
Enfin… pas toujours, mais de plus en plus… J’ai souvent l’impression qu’il s’écoute écrire…
Je ne considère pas que mon opinion sur Dave McKean soit révélateur d’une certaine mentalité typiquement française à ne pas supporter que les artistes se diversifient.
J’aime beaucoup d’artistes, notamment certains issus du street art comme Koralie, qui réalise des illustrations, des peintures, des vêtements, des objets variés…
Je n’apprécie pas le style de Dave McKean, c’est tout. C’est une question de sensibilité tout ce qu’il y a de personnel.
Et j’estime que pour se diversifier, il faut d’abord avoir du talent à la base… sans ça, on a beau passer d’un média à un autre sans fin, le résultat demeurera toujours le même : sans saveur ni caractère.
J’espère que ça ne sous-entend pas que Dave McKean n’a pas de talent. Parce que ça me mettrait vraiment colère, pour le coup. C’est typiquement le genre de chose qui ferait basculer ce blog d’un espace plutôt démocratique à un espace dictatorial. Ah ben oui, bien sur, on est chez moi quand même.
Je ne sous-entend pas que cet artiste a ou n’a pas de talent, à vrai dire il m’indiffère totalement… quelle que soit mon opinion, il ne me viendrait pas à l’esprit de démolir littéralement le travail d’un artiste sur la place publique.
Une chose m’intrigue : pourquoi vendez-vous un livre que vous détestez ? On peut dire que vous vous tirez une balle dans le pied…
Si vous pensez que respecter les goûts de clients éventuels en vendant ce titre est se tirer une balle dans le pied, vous avez un regard curieux sur la notion de respect dont vous parlez tant… Je propose à la vente ce que les gens sont susceptibles d’attendre, pas uniquement ce que j’aime. Après je pousse les titres que j’ai particulièrement aimé. C’est ce qu’on appelle faire son boulot de libraire. Et croyez bien que je n’ai besoin d’aucune leçon concernant mon métier.
Je suis en train de me lasser, gentiment, mais surement maintenant. Je n’ai pas dit que Bilal n’avait pas de talent graphique. Maintenant, si vous êtes blessée dans votre ego parce que ma chronique a écorné un ouvrage que vous adorez, je suis sure que vous finirez par vous en remettre. Le débat est clos.
Bonne continuation.
Vous méprisez et détruisez complètement le travail d’un artiste, ne vous attendez pas à ne recevoir que des roses en retour.
Débat terminé effectivement.
Bravo Marie Rameau .
Je plussoie.
Continuez à (bien) faire votre travail de libraire, il en faut effectivement pour tous les goûts.
Mon libraire en a également une grosse pile, mais comme je lui disais mon sentiment d’avoir été floué sur ce titre, il y a jeté un oeil… Et son impression est la même que la mienne !!! (et la vôtre…).
Maintenant, si j’ai bien lu, Marie S. est une « artiste »; en tant qu’artiste elle admire peut-être le travail de Bilal sur ce titre (j’allais dire sa « prouesse technique », mais désolée, il n’y a là aucune prouesse…)
Pour ma part, je suis simple lectrice, et ce travail ne me plait pas du tout.
Que faut-il à un artiste BD? L’approbation de ses pairs ou des clients pour ses bouquins?
Je remarque (car je lis un peu tout ce que je trouve comme article sur mon auteur fétiche), que vous êtes la seule à avoir dit tout haut ce que beaucoup doivent penser et n’osent (peut-être) pas dire tant il est « osé » de s’attaquer à un monument tel que Bilal. Surtout quand on est un professionnel BD…
Bravo donc d’exprimer votre opinion, même si elle peut déplaire à certain(e)s.
Ce n’est pas parce qu’on est connu/côté/reconnu, qu’on peut pondre n’importe quelle ânerie.
Mc Kean vs Bilal…pour moi y a pas photo. Je sais, ça va râler dans les chaumières. Tout le monde ne travaille pas avec Alan Moore ou Neil Gaiman voire David Bowie.
Il est temps pour le lecteur de franco belge d’aller voir se qui se fait ailleurs. Comme dans tout médium il y a à boire et à manger.
Bilal nous fait du Sienkiewicz ou du Baron Storey. Pourquoi copier des précurseurs et sans avoir un scénariste à la hauteur de l’ambition d’un tel ouvrage.
Epic fail pour ma part.
Très bon blog que je viens de découvrir.
Continuez…
Avec plaisir. Merci pour votre commentaire ! 🙂
Marie Vous êtes d’une politesse envers les gens qui pose leurs commentaires ici, qui dépasse ma dose personnelle de tolérance. Je vous admire pour ça. 😉
J’ai pris TRES fort sur moi. Vous n’imaginez pas… 😉
J’aime beaucoup ces débats… héhéhéhé…
Cages de Dave mckean est un chef d’oeuvre !
On ne se moque pas dans le fond là ! tûtûtû !
Je signale que le gratuit-plein de pubs « Zoo » a eu le courage d’égratigner Bilal déjà il y a quelque mois, ce qui est assez courageux pour un gratuit-plein de pubs.
Avec sa grosse présence médiatique, on se demande jusqu’à quel degré de vacuité peut aller un auteur avant que les journalistes se disent que, tout de même, cette fois, c’est vraiment trop mauvais, parlons d’autre chose. Il semblerait, que Bilal ait mis la barre très haut avec cet ouvrage, il va être difficile de faire mieux. Peut-être que la prochaine étape, c’est de ne même pas retoucher les photos ( ça ne serait pas plus mal ) !
Cela dit, les lecteurs ne sont pas aveugles ou idiots, la médiocrité des peintures de Bilal est d’autant plus visible qu’elles se superposent à des chef-d’oeuvres. Enki Bilal est peut-être un auteur surévalué, mais il est indéniable qu’il a su créé un univers original, un style, (on aime ou pas, c’est une affaire de goût), il ne faut pas tout jeter, « la foire aux immortels » est un grand album et personnellement, je trouve ses films un peu ratés, mais tout de même intéressants. J’aime aussi le travail de dessins et de peintures sur « Le sommeil du monstre » et « Froid équateur ». Bilal est un auteur de Science Fiction Français important qui apporte quelque chose au genre à une époque où l’on était pas submergé par la SF de qualité en BD. Il faut un peu regarder sa place dans l’Histoire de la Bande Dessinée, car il en a une, c’est la raison pour laquelle on spécule sur son nom.
Je ne partage pas votre avis sur tout les scénarii de Bilal, mais il me paraît intéressant que les libraires ne cautionnent pas ce livre de trop.
Amicalement.
Merci pour ton commentaire Wens !
Cela dit, je ne suis pas LES libraires. J’ai entendu dire qu’il y avait des disciples du gourou même chez les libraires. Ils défendraient leur super-héros quoiqu’il en coute, la main sur le coeur, le menton haut et visiblement un bandeau sur les yeux… Ouais. Ca fait flipper.
😉
Je viens de lire tous les commentaires (et l’article évidemment)… Ce qui m’énerve c’est ce manichéisme… Je pense qu’on doit être capable de trouver les bons et les mauvais côtés d’un album avant de prétendre faire sa critique…
Ce qui m’énerve c’est l’eau tiède qu’il faudrait servir pour ne froisser personne. C’est pas le genre de la maison.
Comment vous faites avec vos clients ? Vous leur dites clairement « Non, n’achetez pas ce bouquin, c’est une pure merde. » ? x)
Je donne mon avis quand on me le demande et ma palette lexicale s’adapte au client ! Mais le fond ne change pas !
J’aime pas Bilal, je viens de voir aux infos qu’il vient de vendre une toile plus de 130 000 euros et veux financer un sport complétement idiot imaginé dans une de ses bd (froid équateur), le chess boxing, discipline qu’il souhaite voir un jour aux jeux olympiques, non mais lol quoi