La période de Noël a inspiré des centaines de contes différents. Charles Dickens a notamment écrit « A Christmas Carol », mettant en scène Scrooge. Ce personnage patibulaire, égoïste, avare et misanthrope connaîtra un jour de Noël qui le changera à jamais. Lee Bermejo a eu la riche idée de croiser sa plume avec celle de Dickens, pour un nouvel opus plus que réussi de Batman, chez Urban Comics.
Il neige sur Gotham. Des guirlandes lumineuses et colorées tentent de redorer l’aspect de la cité fatiguée. Un père de famille raconte une histoire à son fils. L’histoire du fameux Scrooge, qui n’avait d’affection que pour l’argent et bien peu d’égards pour les êtres humains. Au même moment, Batman saute de toit en toit, en toussant de plus en plus fort. La fièvre l’étreint et l’entraîne dans une transe acharnée, repoussant ses limites. Noël ou pas, il y a un clown qui rode en ville, un flingue caché sous son imper violet-sale, un sourire démoniaque agrafé sur le visage. Tandis que la voix du père continue son récit, dépeignant l’horrible Scrooge, les mots se calquent doucement sur les mouvements du chevalier noir. Le vieil homme seul, aigri et devenu sordide au fil des années, c’est lui, c’est Batman. Sa lutte perpétuelle l’a transformé.
Ce soir, il tousse, il crache. Son corps et son âme sont viciés. Il pense utiliser comme appât un pauvre bougre qui devait apporter de l’argent au Joker. Notre héros n’a pas peur de mettre en jeu la vie de cet homme désespéré et celle de son fils. La fin justifie les moyens. Mais la raison va se rappeler à la chauve-souris sous les traits de trois apparitions. Un collaborateur du passé, une jeune femme aux griffes aiguisées et un géant indestructible aux vêtements colorés. Parfois, il faut mourir pour apprendre la vie…
Cette histoire de Batman en forme de conte sombre de Noël est excellente. Le graphisme de Lee Bermejo est toujours impeccable, les plans sont cinématographiques à souhait, les ambiances sont parfaites, dramatiques et théâtrales. Superposer ce conte classique et l’univers du chevalier noir était une idée audacieuse. Mais le pari est payant. On se régale de bout en bout. Qui a dit que les grands n’aimaient pas qu’on leur raconte des histoires ? Quand elles sont aussi bonnes que celle-là, moi, j’adore ! Pour rappel : lire absolument « Joker » de Lee Bermejo, toujours. A venir, du même auteur : « Before Watchmen : Rorschach » (que j’ai commencé à lire en VO et qui fait bien plaisir !) !
quelle chance d’être capable de lire en vo!
Quand on ne peut pas attendre la traduction, comme moi, on fait ce qu’il faut !
Hello Marie
Je découvre juste ton blog. C’était juste pour te dire qu’il est vachement bien et te féliciter pour tes articles ! A bientôt et bonne fin d’année !
MERCI ! \o/
Bonne fin d’année à toi aussi !
Ouaiiiiis, ça à l’air pas mal , ça !