[BD] Les Equinoxes de Pedrosa

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Oui, il l’a refait. Il a recommencé. J’ai même le sentiment que c’est encore mieux qu’avec Portugal. Ben si… Ca m’a refait le truc de la chaleur là, l’impression d’être enveloppée par quelque chose de familier et de réconfortant… Oh pardon ! Vous êtes là. Je me parlais toute seule. Ca m’arrive souvent. Je soliloque. Je m’émeus tout haut de ce que je viens de lire. Et ça, ça ne m’arrive pas aussi souvent, malheureusement.

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Alors oui, je voudrais bien vous donner un pitch bien saucissonné pour vous résumer  l’album. Avec des phrases qui tuent. Aller à l’efficace, à l’essentiel. Etre vendeur. Avec un sourire de winner. Mais non. J’ai pas envie et je pense que j’en suis incapable, là, tout de suite. Je viens de prendre une châtaigne émotionnelle. Et si j’ai l’air de faire un câlin au bouquin sur la photo au-dessus, là, c’est pas juste une impression. OUI JE FAIS DES CALINS AUX LIVRES. ‘fin, pas à tous, je suis pas une lectrice facile. On se calme.

Attendez. Je reprends, je prends du recul. Je peux le faire. Inspirer. Expirer.

 

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Edité par Dupuis dans la collection Aire Libre, les Equinoxes est une galerie de portraits croisés. Des existences de papier, avec des vies suspendues à on ne sait quoi. Pas grand chose. Des souvenirs. Des espoirs. Des rencontres. Des émotions ou des absences d’émotion. Un sentiment de raté. D’être passé à côté. De ne pas avoir vu. De ne pas avoir trouvé de but ou de sens. D’avoir eu peur de voir un sens et de le suivre. Sur plus de 300 pages, le temps du récit est frappé à la mesure de quatre saisons. D’aujourd’hui et d’hier, il y a une heure ou plusieurs milliers d’années en arrière. Ces histoires semblent toutes reliées par des ponts, sans franchement l’être pourtant. Les protagonistes ont échangé des parcelles de vie, des années ou des instants, un regard. Mais ce qui cimente le récit c’est le lecteur. Comme dans son ouvrage précédent, « Portugal », Cyril Pedrosa arrive à tirer le lecteur à lui. La force de son écriture réside là et dans la grâce absolue de son dessin et de sa superbe palette colorée. Il attrape le lecteur solidement et l’hypnotise littéralement. On est en train de se lire dans le trait d’un autre. On voit notre visage dans le visage de chaque personnage. Ces doutes, ces questions… Je les ai déjà eus, bien sûr. Je sais de quoi tu me parles. Tu es sûr que ce n’est pas moi qui parle ? Comment tu sais que ça se passe comme ça ? Ca me touche que tu écrives comme je ressens. Je me sens… moins seul. Putain. Je me sens moins seul…

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J’ai encore dérapé. J’ai essayé pourtant de rester concentrée et de pas dégueuler du pathos. Mais je suis chamboulée… alors je fais pas semblant.

Bon. Merci, Monsieur Pedrosa. C’est tout ce que j’ai à dire de plus. Et que tout le monde achète ce livre aussi.

Foncez.

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8 commentaires pour [BD] Les Equinoxes de Pedrosa

  1. Merci pour la recommandation, Marie. Je saute chez mon fournisseur de BD favoris !

  2. Yvan dit :

    J’hésitais… Mais là je vais foncer ! 😉

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