BD : L’Entrevue de Manuele Fior

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Bien souvent quand on faisait de la science fiction, il y a plusieurs dizaines d’années de ça, on imaginait toutes les extravagances pour les années 2000. Mais force est de constater que l’on n’habite toujours pas sur Mars ou sous les océans dans des villes-bulles. La science fiction aujourd’hui, même si elle reste très créative, voit fleurir une dimension plus « douce » ou plus concrète qu’un délire exubérant. Manuele Fior explore le genre dans ce sens là dans « L’Entrevue » publié chez Futuropolis.

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Raniero est un psychiatre. Sa femme est sur le point de prendre un appartement dans le centre, lui laissant la maison. Un soir qu’il rentre tard en voiture, des formes géométriques brillant dans le ciel attirent son attention et lui font louper le virage. Balayé dans le décor dans un état second, le quinquagénaire continue d’observer les phénomènes étranges au milieu d’un champ.

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On est en 2048. La société continue d’évoluer, mais c’est toujours l’ancienne école contre la nouvelle garde. L’Italie voit fleurir une communauté de libération des moeurs appelée « La Nouvelle Convention », au grand désespoir des conservateurs habituels. Une jeune fille appartenant à cette communauté vient d’être amenée à l’hôpital par ses parents. Non seulement pour cette nouvelle philosophie mais parce qu’elle aurait des hallucinations. Face à Raniero et lui racontant ses visions de manifestations extra-terrestres, Dora se targue de pouvoir lire dans les pensées du médecin. Visiblement ému par la jeune femme, la vie bancale de Raniero se met à balancer un peu plus fort. S’il semble qu’ils soient les deux seules personnes à avoir vécu cette expérience, l’humanité est à quelques heures d’apprendre qu’elle n’est pas seule dans l’univers. Et Raniero de voir SON univers chamboulé sens dessus-dessous.

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Le futur au bout du doigt. Celui-là, on peut presque le toucher. Il nous parle déjà. Les problématiques sociétales ont glissé, comme une géométrie homothétique des idées. Ca avance sans trop changer. « L’Entrevue », c’est un segment de vie touchant, au graphisme somptueux. Du noir, du blanc, des niveaux de gris, de la matière. Une finesse et une poésie qui emportent le récit vers quelque chose d’universel et hors du temps. Il y a des sentiments qui seront toujours les mêmes, que les contextes historiques n’entacheront pas. Courrez découvrir cette merveille !

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6 commentaires pour BD : L’Entrevue de Manuele Fior

  1. fred dit :

    Entièrement d’accord avec toi, Marie.

    L’entrevue de Manuele Fior

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  3. Philippe dit :

    Manuel FIOR est un dessinateur adorable et ses planches originales que j’ai pu admiré lors d’une exposition qui lui était consacrée sont remarquables. Capable de passer de la couleur au noir et blanc sans difficultés et avec le même succès, il s’inscrit à l’évidence dans la grande tradition des dessinateurs Italiens de talent

  4. Ping : « Je n’admets pas ! – Voilà, n’admettez pas, c’est mieux.  | «Cunéipage

  5. colimasson dit :

    Joli commentaire pour une bande dessinée ravissante…

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